Mandragore, jusquiame ou encore belladone : certaines plantes sont intimement liées à l’histoire de la sorcellerie et des mythes païens en Occident et ailleurs. Voici une présentation de quelques-unes de ces célèbres plantes et de leurs effets supposés ou réels.
La mandragore ou Racine de Sorcière
C’est la forme humanoïde de la racine de mandragore qui a sûrement motivé son utilisation dans les philtres magiques et autres potions des sorcières, alchimistes et guérisseurs. Guérison de la folie, aphrodisiaque, lecture de l’avenir : la mandragore aurait de nombreuses propriétés selon les Anciens.
Au Moyen-Âge, la récolte de cette plante se passait d’une manière très spéciale. Les légendes affirmant que lors de l’arrachage la mandragore pousse un cri capable de tuer un homme, on confiait la triste besogne à un chien. On attachait l’animal à une corde reliée à la plante et lorsque l’on appelait le chien celui-ci arrachait la racine et subissait les effets de son cri meurtrier.
Les mandragores les plus prisées pour leurs qualités magiques étaient celles poussant au pied des gibets, on les disait puissantes car fécondées par le sperme des pendus.
L’atropa belladonna ou Belladone
Cette plante est une des plus toxiques que l’on puisse trouver en Europe. L’histoire de son utilisation est donc plutôt sombre. Plusieurs personnages historiques sont soupçonnés de l’avoir utilisée pour des assassinats ou des suicides.
La belladonna doit son nom à l’utilisation qu’en faisait les belles femmes italiennes (les « belle donne ») pour approfondir leur regard. En effet, cette plante est encore aujourd’hui utilisée pour pratiquer un fond de l’œil, car elle a la particularité de dilater la pupille.
Mais au-delà de ces propriétés médicinales, la Belladone avait la réputation de se transformer en belle femme aux charmes mortels à la tombée de la nuit. La consommation de cette plante, dont rappelons-le toutes les parties sont toxiques, déclencherai des rêveries érotiques et poétiques. La Belladone était aussi un des ingrédients principaux de l’onguent de vol des sorcières.
La Jusquiame noire ou Herbe de la Sorcière
La jusquiame est une plante herbacée connue depuis l’antiquité pour ses qualités hallucinogènes. On en retrouve des traces dans plusieurs manuscrits de pharmacopée ancienne. Elle a été utilisée pour soigner bien des maux : crampes d’estomacs, toux, cancer, dépression, épilepsie, fièvre, etc.
Comme la belladone, la jusquiame était un ingrédient de l’onguent de vol. Selon les légendes, les sorcières s’en recouvrait le corps avant de se mettre en route en volant pour le Sabbat.
Utilisée comme drogue, la jusquiame provoque des hallucinations, un état de joie proche de l’ivresse et une confusion mentale. Ce dernier effet lui a d’ailleurs valu d’être utilisée comme sérum de vérité ! On l’a souvent mélangée à l’alcool que l’on servait dans les orgies des maisons closes, ce qui lui a donné la réputation d’être une plante aphrodisiaque.
Antilles, Guyane, Guadeloupe : les plantes magiques des tropiques
Les sorcières d’Occident ne sont bien sûr pas les seules à être connues pour leur utilisation des plantes. En Guyane, en Guadeloupe et aux Antilles, certaines plantes et certains arbres sont chargés d’énergie magique et ont la réputation d’abriter les esprits bons ou mauvais.
Certains arbres sont plantés autour des habitations pour en assurer la protection comme l’acacia. Certaines plantes, comme la cordyline, empêcheraient les esprits de morts de venir tourmenter les vivants. De nombreuses plantes exotiques sont encore utilisées aujourd’hui pour régler des problèmes en tout genre :
- Le bois bandé serait un puissant aphrodisiaque guérissant les problèmes d’érection chez les hommes et la baisse de libido chez les femmes ;
- L’aneth sert à confectionner des filtres d’amour ;
- La cannelle favoriserait la chance et la réussite ainsi que la projection astrale.
Si tous les effets de ces plantes ne sont pas aujourd’hui vérifiés, les botanistes et historiens s’accordent tout de même à dire que la pratique de la sorcellerie a permis de fonder nos connaissances actuelles en matière de phytothérapie.